Entrez, c’est ouvert

La porte de la chambre 312 s’ouvre dans un grincement diabolique. Dans le coin de gauche, un fauteuil sale en velours vert est plongé dans l’obscurité. A ses côtés, un verre usé à moitié rempli de whisky est posé sur une petite table ronde couverte d’auréoles. De ce fauteuil, chaque recoin de la chambre peut être rigoureusement observé. Un vent glacial s’engouffre par la fenêtre grande ouverte. I étaient la plupart des nombreuses bougies noires qui jonchent le sol. Une gigantesque flaque de cire grisâtre encore humide recouvre la vieille moquette crasseuse. La lampe murale à l’abat-jour autrefois carmin, éclaire une partie de la pièce dans une atmosphère des moins rassurantes. Le tiroir de la table de chevet en bois sombre est ouvert. Une fine fumée blanche s’en échappe encore. La cendre sur la table de nuit, poussée par le vent, recouvre les oreillers froissés de cet immense lit en bois totalement défait. La tapisserie jaunit est déchirée par quatre ongles aiguisés. Une imposante armoire entrouverte est plaquée sur le mur de droite. A l’intérieur, il n’y a aucun vêtement, seulement une paire de chaussures d’enfant.

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