A table !

Chère Sophie,

 

Cela fait plusieurs minutes que je t’appelle pour diner et voilà que tu ne descends pas de ta chambre. J’ai pourtant fait une salade de riz avec des tomates, du thon, des échalotes et des olives (je sais que c’est ta préférée). Je crie ton nom dans les escaliers, mais je n’ai aucune réponse. Ton père et moi t’attendons et nous avons faim. Il entame son 3ème verre de vin rouge et tu sais comme moi, à quel point il sera difficile de l’arrêter après celui là. Il menace de venir te chercher. Tu dois rire, tu sais bien qu’il ne peut pas monter les marches en ayant bu. C’est d’ailleurs devenu difficile de le porter tous les soirs.
Je ne sais pas ce que tu fais en ce moment, si tu regardes la télévision, si tu joues sur ton ordinateur ou si tu envoies des textos à tes amis. J’ai envie de croire que tu travailles assidument sur ton devoir de philosophie et absorbée par la thèse de Freud sur l’hystérie, tu ne m’entends pas me briser les cordes vocales. Ton père s’est levé chercher une nouvelle bouteille. Le chemin debout vers la cuisine est étrangement plus simple que celui vers notre chambre.
Je t’en prie, descend manger, je t’achèterai la petite robe rouge que tu as vu dans ton magasin préféré. S’il te plaît, fais ça pour ton père, qui a planté le tire-bouchon dans la jolie nappe fleurie de Mamie.
Je t’embrasse.
Je t’aime.
Maman

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