Une matinée rêvée

Je sors de mon appartement. Je croise la voisine avec son enfant insupportable. Je lui balance que sa fille me réveille la nuit et elle me pousse dans les escaliers. Je les dévale, essayant de me rattraper à la rambarde et je m’écrase violemment la tête contre le sol.
Je lui dis bonjour avec un sourire hypocrite et descends rapidement les escaliers pour échapper aux cris de ce sale mioche.

Je suis dehors et je marche vers le métro. Un homme me dépasse sur la droite. Je le traite de gros tas et il me propulse sur la route. Je suis percutée par une voiture rouge et je me retrouve au sol. Mon corps est en bouilli par cette même voiture qui a continué sa route.
Il s’excuse poliment et je lui souris machinalement.

J’arrive sur le quai. Un mec se place derrière moi. Je me retourne avec et lui lance un regard de dégoût. Il me donne un violent coup de pied dans le dos qui me fait atterrir au bord du quai. Avec l’élan, je tombe sur les rails. Le temps de me relever et d’essayer escalader la bordure du quai, le train me happe et je finis hachée sur plusieurs mètres.
Puis il se précipite vers une place assise.

Le métro arrive. Tout le monde se bouscule mais je réussis à entrer. J’écrase les personnes devant moi qui ripostent. Mon manteau se coince dans la porte. J’essaie de me dégager et les portes s’ouvrent et je m’écrabouille sur le mur du tunnel et je suis entraînée sous les roues.
Je suis compressée contre les autres corps et j’essaie de me faire la plus petite possible.

Je sors du métro et marche jusqu’au bureau. Je donne un coup de pied dans le clébard d’une mamie. Elle me fait un croche pied avec sa canne et je plonge sur un banc la tête la première. Je me la coince entre l’assise et le dossier. Étranglée, je suffoque.
Le regard rivé au le sol, je l’évite et continue mon chemin.

Je m’installe à mon bureau. Ma collègue me dit bonjour. Je lui dis enfin que sa voix me raye les tympans et elle me renverse son café brulant au visage. Je bascule vers l’arrière et cogne la tête sur le bureau de derrière. Il tremble et une paire de ciseaux vient se planter dans mon œil.
Je lui souris et lui demande comment son week-end s’est passé.

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