C’était une nuit d’été. J’étais seule et malheureuse dans une chambre mal éclairée. Je ne supportais plus cette voix me hurlant que je n’étais qu’une enfant regrettée, une enfant mal aimée. Peinée, blessée de tous les côtés par tous ceux et tout ce qui m’entouraient, je ne savais plus quoi faire pour avancer. La vie me devenait plus sombre, les ombres envahissaient mes nuits. J’étais seule, face à mon reflet brouillé. Je ne reconnaissais plus mes traits et je n’en voyais plus l’intérêt. Avez-vous déjà vu la noirceur ? Les profondeurs ? Avez-vous déjà senti la raideur? La froideur ? La nuit m’endormait et les ténèbres m’engloutissaient. Ma fin se faisait proche et bientôt je l’assumais. Allongée dans ma tombe matelassée, avec couverture et oreiller, je me suis souvenue du jour où l’on m’avait sauvé. Quand tous les éléments se déchaînaient. Quand mes dents se cachaient pour s’enfonçaient dans ma chair, je me suis souvenue de cet événement où j’ai rencontré la lumière. Elle m’avait serré contre elle et sortit de l’hiver. J’avais rencontré la personne qui avait donné un sens à mes jours, qui m’avait, à ce moment je le pensais, fait connaître l’amour. Trop préoccupée par la traversée du sombre tunnel, cette chose, ce sentiment ou ce vent est arrivé sans que je n’y sois préparée. Je pensais renouée avec la lueur, que je pouvais revivre les heures. Mais cette nuit là, où j’avais si froid, je ne savais pas que le chemin vers la lumière, pouvait être plus sombre que la noirceur elle-même.